LE NOM DES GENS
GREGORY VALENS, D'APRES L'OEUVRE DE BAYA KASMI ET MICHEL LECLERC
À l’image du film, un roman en prise avec l’actualité. Drôle, sensible et piquant.
Bahia Benmahmoud, jeune pasionaria franco-algérienne – que tout le monde prend pour une Brésilienne –, fantasque et terriblement impulsive, a une approche très personnelle de l’engagement politique : elle séduit les « fachos » pour les rallier à ses propres convictions, à gauche toute.
Avec Arthur Martin – comme les cuisines –, quadra introverti, fervent adepte du principe de précaution, c’est différent. Elle pense au départ devoir le convertir, mais il est déjà jospiniste et il lui plaît.
Cette relation, a priori improbable, rythmée par la spontanéité exubérante et irrésistible de Bahia, les aidera à évoquer les non-dits qui pèsent sur chacun d’eux, parce que le nom des gens est parfois réducteur et les apparences trompeuses…
Primé aux César, le scénario du Nom des gens, et aujourd’hui le roman, loin des archétypes, distille avec un humour piquant et une infinie tendresse, des questionnements contemporains – identité, origines, communautarisme, laïcité, engagement politique, racisme…
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Gregory Valens, d'apres l'oeuvre de Baya Kasmi et Michel Leclerc
Baya Kasmi et Michel Leclerc (scénaristes et réalisateur du film)
Quand Michel et Baya se sont rencontrés, il y a près de dix ans, elle lui a dit comment elle s'appelait et il lui a répondu, C'est brésilien ?, elle lui a répondu, Non, c'est algérien. Ensuite, elle lui a demandé son nom et quand il le lui a donné, elle lui a dit, Au moins, on sait d'où ça vient ! Le point de départ de l’histoire était là…
Grégory Valens
Grégory Valens est critique de cinéma et chargé d'enseignement à l'université. Membre du comité de rédaction de la revue Positif, il a dirigé deux ouvrages aux éditions Scope, Woody Allen (2008) et Luis Buñuel (à paraître).
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